Participation du locataire aux travaux d'économie d'énergie

Un propriétaire d'un logement loué est en droit de demander une participation du locataire aux travaux d'économie d'énergie, si ces derniers contribuent directement à une baisse des dépenses énergétiques pour le locataire. Le locataire est en droit de refuser ces travaux.

Quelles sont les conditions à respecter ?

  • Les travaux doivent bénéficier directement au locataire (via une économie de charges).
  • Il doit y avoir une concertation préalable entre le bailleur et le locataire.
  • L'exécution des travaux doit être justifiée au locataire, notamment par la présentation de factures. Cette participation ne peut lui être demandée qu'une fois les travaux finis, et sa durée ne peut excéder 15 ans, avec un montant fixe et non révisable.
  • Cette participation doit être signalée sur la quittance de loyer par une ligne spéciale « Contribution au partage de l'économie de charges ».

 

Quels sont les logements concernés ?

Le dispositif concerne aussi bien les maisons individuelles que les logements en immeubles collectifs. Ces logements doivent avoir été construits avant le 1er janvier 1990 mais sont répartis en 2 catégories : les logements achevés avant le 1er janvier 1948 et ceux achevés après.

Quels travaux d'économie d'énergie sont concernés ?

Pour les logements achevés avant le 1er janvier 1948 :

Le bailleur doit réaliser ce qu'il est convenu d'appeler un «bouquet de travaux ». C'est-à-dire qu'il doit effectuer au moins 2 des travaux parmi les 6 listés ci-dessous :

  • Isolation thermique des toitures
  • Isolation thermique des murs extérieurs
  • Isolation thermique des parois vitrées et portes extérieures (double vitrage)
  • Régulation ou remplacement des systèmes de chauffage ou de production d'eau chaude sanitaire
  • Installation d'équipements de chauffage utilisant une source d'énergie renouvelable (pompe à chaleur par exemple)
  • Travaux d'installation d'équipements de production d'eau chaude sanitaire utilisant une source d'énergie renouvelable.

Les logements achevés après le 1er janvier 1948 :

Pour les logements achevés après le 1er janvier 1948 et avant le 1er janvier 1990, le propriétaire bailleur peut choisir entre :

Réaliser 2 des travaux dans la liste précédente (« le bouquet de travaux ») ou réaliser une étude thermique qui listera les éventuels travaux à effectuer pour améliorer au mieux les performances du logement.

Cette étude thermique permet de définir la nature des travaux et d'estimer l'économie d'énergie en résultant. Le but est d'obtenir une « performance énergétique globale minimale » du logement, c'est-à-dire de réduire au minimum les dépenses énergétiques du bien.

Il ne faut pas confondre cette étude thermique et le diagnostic de performance énergétique.

Comment calculer la participation du locataire ?

Pour les logements achevés avant le 1er janvier 1948 :

Le montant de la participation est fixé par un arrêté en fonction du nombre de pièces du logement. Cette participation mensuelle est fixe et non révisable :

  • 10 euros pour les logements comprenant une pièce principale
  • 15 euros pour les logements comprenant deux ou trois pièces principales
  • 20 euros pour les logements comprenant quatre pièces principales et plus

L'arrêté fixant le montant de ces forfaits sera révisé tous les 3 ans en fonction de l'IRL.

Les logements achevés après le 1er janvier 1948 :

Après avoir choisi entre les 2 possibilités, le propriétaire bailleur doit déterminer l'économie de charges mensuelles en euros.

Deux méthodes possibles pour le calcul : la méthode dite « réglementaire Th-C-E ex », fixée par arrêté et effectué par un professionnel qui reste relativement onéreuse, et la méthode « conventionnelle », basée sur le DPE.

Quelle que soit la méthode d'estimation retenue et quels que soient les travaux réalisés, la participation du locataire s'élèvera au maximum à la moitié de l'économie totale.

Ainsi, pour une économie de 50 € par mois, le locataire en place pourra participer à hauteur de 25 € mensuels (pendant 15 ans au maximum).

 

Le locataire est-il obligé d'accepter les travaux ?

L'une des conditions d'application du dispositif est la concertation préalable entre le propriétaire et le locataire. Sans accord entre le locataire et le propriétaire, ce dernier ne peut donc pas effectuer les travaux envisagés.

Existe-t-il des aides financières pour le propriétaire ?

Il est tout à fait possible de percevoir une aide de l'ANAH ou de la part de certaines collectivités avec ce type de travaux d'économie d'énergie. De plus, ces travaux concernant le développement durable, ils donnent accès à au CITE.