L’Adil 75 vient de publier une étude sur la décohabitation, c’est-à-dire les personnes qui vivaient auparavant chez leurs parents, dans leur famille, avec leur conjoint ou chez des amis et qui cessent cette cohabitation. Le départ peut être voulu ou subi, réfléchi ou soudain, provisoire ou définitif. Un panel de 300 personnes de région parisienne, dont 100 étudiants, ont donc été interrogées, et nous vous résumons ici les résultats de cette étude en 7 points essentiels.

1) Le profil des décohabitants

Les 2/3 des personnes en situation de décohabitation sont des femmes. L’âge moyen est de 39 ans, et la tranche d’âge la plus représentée (41 %) est comprise entre 40 et 59 ans. Les célibataires sont légèrement plus nombreux que les couples (51,49 %), et 64 % des décohabitants n’ont pas d’enfants à charge. Sans surprise, l’étude démontre que le nombre de décohabitants est dégressif selon le nombre d’enfants à charge ; la décohabitation est en effet davantage réalisable lorsque le ménage est petit, notamment dans un contexte parisien où les prix de l’immobilier sont très élevés.

Ces profils de décohabitants font augmenter la demande en logements 2 pièces, classiquement destinés aux célibataires, ainsi que les 3 pièces pour les petites familles ou les parents divorcés qui souhaitent pouvoir accueillir leur enfant en garde alternée.

2) La plupart vivaient dans le logement du couple avant de décohabiter

logement-origine-decohabitantsAvant de décohabiter, une large majorité (56,56 %) des personnes vivaient dans le logement du couple, ce qui laisse supposer évidemment une situation de séparation. 18 % vivaient en colocation, idem pour ceux qui vivaient au domicile parental.

Une écrasante majorité des personnes interrogées vivaient en location dans le parc privé.

3) Le motif n°1 : la séparation

Comme la statistique précédente le laissait présager, une majorité (54,77%) des décohabitations est la conséquence d’une séparation. 30 % des motifs sont divers : propriétaire voulant reprendre ou vendre le logement, décès d’un des membres du ménage, conflits avec un parent ou un colocataire, envie de prendre son indépendance, etc. 5 % des décohabitations se font suite à un premier emploi, et 4 % pour les études.

4) Où habitent les personnes après leur décohabitation ?

En toute logique, la majorité se retrouve en location classique (46 % en logement vide, 7 % en meublé). 34 % se font héberger par des tiers, surtout pour les personnes subissant une séparation ou qui vivaient à l’origine en colocation. On suppose que l’accès à un logement indépendant leur est plus difficile financièrement. Près de 8 % s’orientent vers la colocation et 2 % achètent un logement. Pour ceux qui ont trouvé un logement indépendant, c’est le parc privé qui est le plus représenté (56,4 %) face aux logement sociaux bien plus difficiles à obtenir.

5) Coût du logement avant et après la décohabitation

Avant la décohabitation, plus d’un tiers des personnes interrogées (35%) ne dépensait pas plus de 500 € pour se loger, et 1/4 étaient logés à titre gratuit.

Les dépenses semblent plus élevées après la décohabitation : 77 % du panel paye entre 0 et 500 € par mois pour leur nouveau logement, et le budget moyen s’élève à 232,99 €. Un chiffre étonnamment faible pour la région parisienne !

6) Espoirs et désillusions

Autre partie intéressante de l’étude : les logements souhaités et les logements finalement obtenus. 85 % des décohabitants espéraient pouvoir vivre dans une location individuelle, alors qu’au final ils ne sont que 53 % à y être arrivé. A contrario, aucun ne désirait se faire héberger par un proche après la décohabitation, alors que cette situation a finalement concerné plus du tiers du public interrogé (cf chapitre 4), preuve d’une situation contraignante et généralement non désirée. Un peu plus de 7 % des sondés désirait intégrer une colocation, et ils sont finalement près de 9 % à avoir opté pour cette solution économique. Par ailleurs, 5,19% espéraient devenir propriétaires. Après décohabitation, ils ne sont plus que 1,96% à avoir pu accéder à la propriété.

Même résultat pour les logements sociaux : alors que 70,5 % des personnes souhaitaient vivre dans le parc public, seulement 43,6 % y arrivent finalement. On constate encore une fois que le parc privé est important pour loger les nombreuses personnes qui n’arrivent pas à obtenir une location HLM faute d’offre suffisante.

7) Les difficultés rencontrées lors de la décohabitation

Parmi les trois-quarts des personnes qui ont déclaré avoir rencontré un obstacle au cours de leur recherche de nouvelle résidence, sans surprise, ce sont les prix des logements qui ont été les plus problématiques (pour 44,6 % des sondés). Viennent ensuite les délais d’obtention de logement social, pour  25,9 % des décohabitants, et la pénurie d’offres dans le parc privé pour 9,5 % d’entre eux..

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