L’UNEF publie le classement 2025 des villes les plus chères pour la vie étudiante

Paris reste la ville la plus chère, Limoges la moins onéreuse. En 2025, le coût de la vie étudiante augmente de 4,12 %, avec une pression toujours plus forte sur le logement. Décryptage du classement annuel de l’UNEF, réalisé en partenariat avec LocService.fr.

💸 Coût de la vie étudiante 2025 : une hausse généralisée

D’après l’étude publiée par le syndicat étudiant UNEF, le coût de la vie étudiante grimpe de 4,12 % en 2025. Une tendance qui s’inscrit dans une hausse de 31,88 % depuis 2017, soit près du double de l’inflation générale sur la même période (estimée autour de 17 % selon l’Insee), marquant un alourdissement continu du budget étudiant.

La métropole parisienne reste en tête du classement avec un coût total mensuel de 1 626,76 € contre 1 073,06 € à Limoges, soit 553,70 € d’écart. Fait marquant : plus aucune ville ne passe sous la barre des 1 000 € par mois.

📊 Comment est calculé ce coût de la vie étudiante ?
L’UNEF s’appuie sur une méthodologie rigoureuse pour évaluer le coût mensuel de la vie étudiante. Le calcul repose sur trois piliers :
Un socle de dépenses fixes (frais d’inscription, CVEC, alimentation, santé, internet, mutuelle, téléphonie, hygiène, habillement, loisirs), différencié selon trois zones géographiques : Paris, banlieue parisienne et province.
Le loyer moyen pour un studio observé dans chaque ville universitaire, fourni par LocService.fr.
Le coût annuel des transports en commun pour un étudiant non-boursier.
Ce classement reflète ainsi le budget théorique nécessaire à un étudiant pour vivre décemment, sans tenir compte des aides sociales (APL, bourses, etc.).

🏠 Le logement : un poste qui asphyxie les budgets

Le logement représente toujours plus de 50 % du budget étudiant. En 2025, les loyers augmentent en moyenne de 2,46 %, avec des hausses spectaculaires dans certaines villes comme Nanterre (+20 %, mais surtout à cause d’une hausse des surfaces louées), Chambéry (+19,26 %) ou encore Angers (+7 %).

À Paris, le loyer moyen atteint 915 €, contre 385 € à Limoges, ce qui crée un véritable fossé géographique. Hors Île-de-France, Nice (675 €) et Lyon (623 €) font partie des villes les plus chères.

Ces chiffres proviennent de LocService.fr, qui fournit chaque année depuis 10 ans, à l’UNEF, les données de loyers pour ce classement.

Pourquoi une telle hausse ?

Comme c’est le cas chaque année, la tension du marché ne fait qu’augmenter, ce qui tire naturellement les loyers à la hausse. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cela, notamment :

  • le manque de logements étudiants en résidences CROUS, qui fait porter la pression de la demande sur le marché locatif privé,
  • la concurrence d’usage avec les locations courte durée,
  • les taux de crédit qui restent peu incitatifs pour des investissements locatifs,
  • les contraintes subies par les propriétaires, notamment en termes de performance énergétique, qui pousse une partie d’entre eux à abandonner leur activité locative.

Un étudiant sur trois n’a que 100 € de reste à vivre après son loyer, souligne l’UNEF. Pour l’organisation, il est urgent de construire 150 000 logements CROUS et d’étendre l’encadrement des loyers.

🚌 Transports : des inégalités territoriales persistantes

En 2025, les tarifs des transports augmentent de 2,44 % pour les non-boursiers et de 1,44 % pour les boursiers. L’Île-de-France reste la région la plus chère avec un abonnement annuel à 392,30 €, tandis que Montpellier reste un modèle avec la gratuité totale. Dijon, quant à elle, affiche le tarif le plus élevé hors Île-de-France (315 € par an).

Cette disparité renforce les inégalités entre territoires et pèse lourdement sur les étudiants. L’UNEF plaide pour une généralisation de la gratuité à l’ensemble des étudiants, indépendamment de leur statut ou de leur lieu d’études.

🔝 Top 10 des villes les plus chères en 2025

  1. Paris : 1 626,76 €
  2. Nanterre : 1 520,33 €
  3. Créteil : 1 502,33 €
  4. Saint-Denis : 1 474,40 €
  5. Versailles : 1 438,21 €
  6. Cergy : 1 423,99 €
  7. Nice : 1 370,15 €
  8. Bobigny : 1 362,12 €
  9. Évry : 1 356,88 €
  10. Lyon : 1 320,40 €

🔼 Les villes où le coût de la vie a le plus augmenté

  • Nanterre : +13,68 % (en partie dû à l’augmentation des surfaces des logements loués, qui font grimper les loyers)
  • Chambéry : +13,18 %
  • Angers : +8,01 %
  • Rennes : +7,50 %
  • Bordeaux : +6,89 %

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ces mêmes villes présentent également de fortes tensions sur le marché locatif : Angers, Rennes, Bordeaux et Nanterre font partie des grandes villes françaises où le déséquilibre entre demande et offre est le plus marqué selon les données de LocService.fr.

🔺 Quelles sont les villes étudiantes les plus abordables ?

Limoges reste la ville universitaire la moins chère pour les étudiants, devant Pau, Poitiers et Le Mans. Toutefois, même dans ces villes, le coût de la vie augmente, en raison notamment des hausses alimentaires et énergétiques.

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💬 L’UNEF lance l’alerte

Face à ce qu’elle décrit comme une « précarité systémique », l’UNEF alerte sur la nécessité d’un virage politique fort. Elle appelle à augmenter de 20 % les APL, à supprimer la CVEC (Contribution de vie étudiante et de campus, un montant obligatoire payé à l’inscription dans l’enseignement supérieur), à généraliser les repas à 1 €, et surtout à rendre les transports gratuits pour tous les étudiants, quelle que soit leur ville ou leur situation sociale.

Pour le syndicat étudiant, seule une politique nationale ambitieuse, incluant un réinvestissement massif dans la jeunesse, permettra d’améliorer durablement les conditions de vie des étudiants.

➡️ Classement complet 2025 des principales villes étudiantes françaises en termes de coût de la vie

➡️ Enquête UNEF 2025 sur l’évolution du coût de la vie étudiante

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