Décès d’un locataire : conjoint ou descendants, qui est prioritaire sur le bail ?

Quand un locataire décède, la question de savoir qui récupère le bail peut devenir un vrai casse-tête. Conjoint survivant ? Enfant qui vivait sur place ? Essayons de clarifier la situation en analysant une décision de justice publiée en 2024… avec une réponse qui pourrait en surprendre plus d’un.

⚖️ Le cas jugé : un père, un fils… et un bail en jeu

Un couple séparé, deux enfants, un appartement loué. La mère vit dans le logement avec les enfants jusqu’à son décès. Peu après, le père — ancien cotitulaire du bail — signe un avenant le désignant comme seul titulaire du contrat. 

Les loyers impayés s’accumulent, le bailleur lance une procédure d’expulsion. C’est alors que l’un des fils intervient : il réclame le transfert du bail à son nom, affirmant qu’il vivait avec sa mère depuis plus d’un an, ce qui — selon la loi — lui donne droit à reprendre le bail.

La cour d’appel lui donne raison… mais la Cour de cassation annule cette décision.

🧑‍⚖️ Le droit du conjoint survivant passe avant tout

Ce que rappelle la Cour de cassation, c’est une règle bien établie : le conjoint survivant est prioritaire, même s’il ne vit plus dans les lieux, tant qu’il n’a pas renoncé expressément à son droit sur le bail.

En clair : si le conjoint survivant est cotitulaire du bail (ce qui est généralement le cas dans les couples mariés) et qu’il ne renonce pas clairement à ce droit après le décès de l’autre conjoint, alors il reste seul légitime à reprendre le bail.

Même si un enfant cohabitait avec le parent décédé, ce lien de vie commune ne suffit pas à lui transférer le bail si l’autre parent (le conjoint survivant) n’y renonce pas.

📝 Ce que dit la loi (et ce qu’elle ne dit pas)

La loi du 6 juillet 1989 prévoit qu’à la mort d’un locataire, le bail peut être transféré à :

  • Son conjoint,
  • Ses descendants,
  • Toute personne vivant avec lui depuis au moins un an…

Mais attention : ces règles doivent être combinées avec le Code civil, qui donne une force particulière au conjoint marié cotitulaire du bail (article 1751).

Même en cas de séparation, tant qu’il n’y a pas eu divorce ou renonciation claire, le conjoint conserve ses droits. Et ces droits priment sur ceux des enfants.

🚪 Peut-on renoncer à ce droit ?

Oui, mais ce n’est pas automatique.

Le conjoint survivant doit :

  • Soit donner congé du bail de manière formelle,
  • Soit exprimer clairement sa renonciation à son droit.

Dans le cas étudié, le père n’a fait ni l’un ni l’autre. Résultat : son fils n’avait aucun droit à hériter du bail, même s’il habitait avec sa mère.

Faites-vous aider dans votre gestion locative !

Envie de vous faciliter vos tâches de gestion locative ? LocService vous propose deux partenaires de confiance, selon votre budget et le degré d’accompagnement que vous souhaitez :

  • Oqoro : Pour les propriétaires qui souhaitent déléguer la totalité de leur gestion locative à un professionnel de l’immobilier, à un prix inférieur aux agences traditionnelles. Une solution idéale notamment pour les personnes qui n’ont pas le temps de s’en occuper, et/ou qui habitent trop loin du bien en location. Cliquez ici
  • Gererseul : Vous préférez continuer de gérer vous-même vos biens mais en vous simplifiant la vie ? Cet outil de gestion locative en ligne performant est fait pour vous : édition de documents personnalisés (bail, état des lieux, quittances,…), gestion des loyers et des charges, rappels des différentes échéances,… Une assistance téléphonique est également incluse. Cliquez ici

Evaluez cet article :
Sans intérêtPauvreMoyenIntéressantTrès intéressant
Loading...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut