Compte-rendu du dernier rapport CLAMEUR en date du 5 septembre 2017. Selon cet observatoire, les loyers continent de progresser moins vite que l’inflation au niveau national, voire de baisser dans bon nombre de grandes villes françaises. La conjoncture plutôt morose du marché locatif privé semble profiter aux locataires au niveau des prix, mais s’avère néfaste sur le plan de l’entretien des logements.

Les loyers baissent légèrement depuis l’année dernière

Conséquence du repli de l’activité locative en France, soit -4.0 % à fin août ? Sans doute. Selon l’observatoire CLAMEUR, les loyers baissent de -0,6 % en glissement annuel, alors que le rythme de l’inflation a nettement rebondi depuis un an.

Cependant, il y a des différences selon les types de logement : plus la surface est grande, plus la baisse est prononcée. Alors que les studios n’accusent que 0,1 % de baisse de loyers, les T4 affichent une baisse de -1,2 %.

Dans 9 grandes villes sur 10, les loyers progressent moins que l’inflation

Près de 90 % des villes de plus de 100 000 habitant voient leurs loyers progresser moins vite que l’inflation, à savoir +0,6 % sur la période 2013-2017. Et 61,4 % observent même une baisse des loyers depuis le début de l’année.

 

Evolution des loyers dans les grandes villes en 2017

 

Marseille, Le Havre et Rennes sont les villes dans lesquelles les loyers reculent le plus en 2017, alors que c’est à Lyon que l’on constate la hausse la plus forte. L’occasion de rappeler que cette dernière a été récemment été élue meilleure ville étudiante pour l’année 2017-2018, signe d’un cadre de vie apprécié qui fait forcément grimper les prix. Curieusement, l’évolution à Bordeaux est négative alors que la ville souffre d’un manque important d’offre locative selon de récents articles de presse.
Conséquences de ces baisses de prix, l’effort d’amélioration et d’entretien des logements par les bailleurs reste en berne : en 2017, l’effort d’amélioration recule de nouveau à 14.2 %, très en deçà de sa moyenne de longue période et surtout à son point le plus bas de ces 20 dernières années.

La pertinence des encadrements des loyers remise en question

Depuis 2011, les loyers lors des relocations (changement de locataire) baissent en moyenne de 0,1 % par an. Dans la quasi-totalité des grandes villes concernées par l’encadrement des loyers à la relocation, les loyers ont baissé entre deux locataires (de 1.3 % sur Lille , de 1.2 % sur Marseille, …).

Cette tendance baissière se constate dans la quasi-totalité des départements, avec même des chutes supérieures à -3 % dans 6 départements dont le marché n’est pas tendu (donc pas encadré). A partir de ces constats, l’étude invite à « ne pas confondre efficacité des dispositifs d’encadrement des loyers et conséquences de l’atonie de la demande et de ses difficultés budgétaires« . Autrement dit, le marché a tendance à s’auto-réguler dès que la demande n’est pas au rendez-vous.

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